Pour une inscription de la réhabilitation dans la loi sur l’architecture


A l’heure où les bilans carbone et énergétiques de nos actions humaines doivent être optimisés, pour que les fonctions vitales des écosystèmes ne soient pas plus altérées, la production architecturale et, plus particulièrement, l’acte de construire, se doit d’être interrogé en permanence et mis en perspective avec la possibilité de réemployer ce qui existe.

Les ressources bâties à notre disposition doivent être exploitées de manière plus soutenue, afin de générer de nouveaux modèles de fabrication ou d’évolution des villes, loin des processus systématisés par les lobbies de la construction ou par des politiques territoriales d'un autre temps.

La rénovation, la transformation, la mutation, l’hybridation et plus généralement la réutilisation ou la réhabilitation des bâtiments existants font partie des modèles que nous devons encourager et qui doivent se démocratiser.

Il serait ainsi temps d’inscrire la réhabilitation dans la loi de 1977, l’intérêt public de l’architecture ne se limitant pas aux seules constructions neuves, mais bien à l’évolution globale du cadre bâti et du cadre de vie.


Art. 1er. - L'architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, leur réhabilitation, le respect du patrimoine ainsi que des paysages urbains et naturels, sont d’intérêt public [...]


Les architectes se positionnant de manière réflexive vis à vis de leur production, pour continuer de porter, sous le prisme de l’écologie, les valeurs - pour ne pas dire : les obligations - sociales et culturelles de l’architecture, sont conscients du soin qui doit être apporté au vivant.

Ils disposent des clefs pour être force de proposition et déploient déjà leurs compétences pour répondre de manière transversale et globale aux enjeux de limitation de notre impact carbone et à ceux, plus larges, relatifs à l’habitabilité de la planète.

L’architecture est un levier de résilience pour nos sociétés, qui doit sans cesse être activé. Sa place centrale dans les projets de réhabilitation doit être portée, pour qu’un nouveau récit sociétal, plus que jamais nécessaire aux décideurs, puisse avoir lieu, et pour qu’habiter redevienne une culture.


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