Le Syndicat de l’Architecture

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Prospective


Parce que l’Architecture est un art particulier qui nécessite de nombreux savoir-faire bien au-delà de la seule apparence pour permettre l’épanouissement de tous ceux qui l’habitent, le Syndicat de l’Architecture se mobilise autour de trois thèmes qu’il nous semble urgent de traiter et d’être pris en compte par le gouvernement, pour l'intérêt de notre profession et pour améliorer les conditions de vie dans notre société :

La sensibilisation des élus locaux et décideurs, à l’Architecture, à l’Urbanisme et au Paysage ;

• L’intervention de l’architecte, concepteur et directeur de l’exécution des travaux, dans les projets de réhabilitation, de transformation et d’évolution du cadre bâti ;

• Le bon positionnement de l’Architecture, levier culturel et social, dans l’organigramme gouvernemental.


1 - Faute de formation ou éveil véritable à l’Architecture dans l’enseignement élémentaire et secondaire, l’aptitude pour tout un chacun d’appréhender la complexité et les mécanismes fondamentaux de la conception architecturale est souvent faible. Nombre d’acteurs politiques et d'élus décideurs n'y échappent pas et initient des projets trop souvent décontextualisés, aux enjeux parfois incohérents. Or faut-il rappeler qu'un bon projet, c’est d’abord un bon maître d’ouvrage.

Propositions :

⁃ Création d’une offre de formation des décisionnaires élus ou institutionnels auprès d’organismes existants (organismes de formation, CAUE, Maisons de l’Architecture) ?

⁃ Obligation pour chaque collectivité territoriale de s’adjoindre des compétences d’un architecte indépendant ou salarié, qui interviendrait en tant que conseiller auprès des élus, en amont de toute consultation concernant des projets d'aménagement ou de construction ?

⁃ Mise en place d’heures de cours d’Architecture, d’Urbanisme et de Paysage, dans l’enseignement général élémentaire et secondaire, dispensées par des enseignants architectes, urbanistes et paysagistes dûment formés à cet effet ?


2 - A l’heure où la réhabilitation des bâtiments existants, et plus globalement l’extension, la transformation, la mutation et le réemploi prennent tout leur sens et sont plébiscités au nom de l'écologie, par les architectes eux-mêmes, ces mêmes architectes revendiquent d'être au cœur de ces nouvelles manières de construire qui nécessitent plus que jamais de faire appel à leurs compétences transversales et leur capacité de synthèse.

Propositions :

⁃ Obligation pour les collectivités de réaliser, de tenir à jour et de rendre public et interactif un grand livre de recensement, de diagnostics et d’études capacitaires de leur patrimoine bâti ?

⁃ Pour ces mêmes collectivités, obligation de faire réaliser par des architectes, en concertation avec les administrés et en préalable de toute intention de projet, des études de faisabilités visant à faire émerger le meilleur choix entre transformer, réhabiliter, faire évoluer une construction recensée et identifiable ou construire ?

⁃ Adaptation de la législation afin de rendre le recours à l’architecte obligatoire pour tout projet (et chantier) de réhabilitation ou de transformation, qu’il soit public ou privé, relevant de critères particuliers à définir avec les autres acteurs du bâtiment ?


3 - Depuis 1995, notre ministère de tutelle, la Culture, confère à notre profession une dimension symbolique appréciable, mais il est insuffisamment doté et donc insuffisamment impliqué dans les grandes décisions qui permettraient à nos villes et nos territoires de se développer de manière plus cohérente. La place de l’Architecture est réduite à une sous-direction du « Patrimoine », semblant oublier que notre activité est fortement ancrée dans l’opérationnel et sert un secteur économique créateur d’emploi et de valeurs ajoutées, culturelles et sociales.

Nos propositions, pour des dotations budgétaires plus importantes qu’actuellement :

⁃ Nouvelle tutelle au sein d’un seul grand ministère de l’Aménagement ou de la qualité du Cadre de vie qui impliquerait conjointement la construction, le logement, l’environnement, l’écologie, l’Architecture, l’Urbanisme et le Paysage ?

⁃ Création au sein de ce ministère d’une Haute Autorité de l’Architecture, composée des représentants de la profession, qui disposeraient d’un poids décisionnaire et interviendraient sur des arbitrages pré-législatifs concernant la profession, son développement et plus généralement le cadre bâti ?

⁃ Création également d’une nouvelle cellule ou délégation interministérielle, en rapport avec la Haute Autorité de l’Architecture, capable de budgétiser et d’initier des projets transversaux en lien avec la culture, la construction, la finance, l’écologie, le logement et bien entendu l’enseignement de l’Architecture qui lui aussi, doit absolument et de manière urgente être revalorisé ?